Un Jour le Rat des champs apperçut le Rat d'eau
Qui prenoit ses ébats sur le bord d'un ruisseau:
Mon cousin, lui dit-il, la rencontre est heureuse,
Et je ne sais pourquoi j'ai rêvé d'eau bourbeuse:
Nous devons être amis, nos deux noms n'en font qu'un;
Nos branches, comme on sait, sortent d'un tronc commun:
Les marais à la tienne échurent en partage,
Et la mienne des champs m'a transmis l'héritage.
Viens m'y voir; à cent pas j'habite un mien château,
Dont je fus l'architecte, et qu'on trouve assez beau.
Ne puis-je cependant connoître ta demeure?
Je veux t'y visiter; et ce sera sur l'heure.
Je suis, je l'avouerai, fort curieux de voir,
Voir un peu comme est fait ton humide manoir.
Trop d'honneur, répondit l'animal amphibie;
Mais il faudra nager… Je n'appris de ma vie;
Mais donne-moi l'exemple, et je t'imiterai.
Mon maître, en débutant, je vous surpasserai.
Soit. Et voilà d'abord mes deux Rats fendant l'onde;
Mais l'hôte des guérêts la trouva si profonde,
Qu'à son maître bien-tôt l'apprentif eut recours.
Il avoit grand besoin qu'on vint à son secours,
Avalant coup fur coup mainte et mainte rasade,
Quand il revint au bord, grace à son camarade;
Renonçant pour toujours au métier de plongeur,
Et même à tout métier, qu'il ne le sûr par caur.
Cousin, dit le Rat d'eau, la rivière est fangeuse,
Et ce n'est pas pour rien qu'on rêve d'eau bourbeuse?
Remettons la partie; allons voir ton château;
Nous irons doucement, pour secher notre peau.
J'entreprends avec peine un long pélerinage;
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