Paye un de mes oignons plus cher qu’un diamant,
Si mes fonds sont bien purs, si je suis droite et grande.
Mon air est féodal, et, comme une Yolande
Dans sa jupe à longs plis étoffée amplement,
Je porte des blasons peints sur mon vêtement,
Gueules fascé d’argent, or avec pourpre en bande.
Le jardinier divin a filé de ses doigts
Les rayons du soleil et la pourpre des rois
Pour me faire une robe à trame douce et fine.
Nulle fleur du jardin n’égale ma splendeur,
Mais la nature, hélas! n’a pas versé d’odeur
Dans mon calice fait comme un vase de Chine.

Тюльпан

Я тюльпан, я голландский цветок;
Красота моя такова, что фламандец
Бриллиантов пяток продаст за мои волшебства,
Я и прям, и высок.
Мой дух подобен феодалу и, как Иоланта,
В широкой юбке, в складках бантовых
Я несу гербы, шитые гладью,
Края – серебром, с пурпуром платье.
Божественный Садовник мне свяжет на спицах
Из солнца лучей и багрянца королевского
Нежное платье на нитях вселенских.
Ни один садовый цветок моей красоте не равен,
Но, увы, не заплатила ароматом природа скупая
Моей чаше, подобной вазе Китая.

La Péri

Toujours les Paradis ont été monotones.
La douleur est immense, et le plaisir borné,
Et Dante Alighieri n’a rien imaginé
Que de longs anges blancs avec des nimbes jaunes.
Les Musulmans ont fait du ciel un grand sérail,
Mais il faut être Turc pour un pareil travail!
Notre Péri là-haut s’ennuyait, quoique belle;
C’est être malheureux que d’être heureux toujours.
Elle eût voulu goûter nos plaisirs, nos amours,
Être femme et souffrir ainsi qu’une mortelle.
L«éternité, c’est long! – Qu’en faire, à moins d’aimer?
Elle s’éprit d’Achmet: qui pourrait l’en blâmer?

Пери

Как этот Парадиз однообразен скупо,
Страданье велико, блаженство глупо.
И Данте не мог вообразить в своих лимбах,
Ничего, кроме белого ангела с желтым нимбом.
Мусульмане сделали небо огромным сералем.
Нужно турком быть для подобных кралей.
Наша пери на высоте скучает, хотя прекрасна,
Вечно в счастье жить – пребывать несчастной,
А ей хотелось вкусить земных забав и любви,
Страдающей – значит смертной быть.
Вечность длинна. Что ж делать, чтоб меньше любить?
Пери влюбилась в Ахмета: кто может ее осудить?

Le Lion de l’Atlas

Dans l’Atlas, – je ne sais si cette histoire est vraie, —
Il existe, dit-on, de vastes blocs de craie,
Mornes escarpements par le soleil brûlés;
Sur leurs flancs, les ravins font des plis de suaire;
À leur base s’étend un immense ossuaire
De carcasses à jour et de crânes pelés.
Car le lion rusé, pour attirer le pâtre,
Le Kabyle perdu dans ce désert de plâtre,
Contre le roc blafard frotte son mufle roux.
Fauve comédien, il farde sa crinière,
Et, s’inondant à flots de la pâle poussière,
Se revêt de blancheur ainsi que d’un burnous;
Puis, au bord du chemin il rampe, il se lamente,
Et de ses crins menteurs fait ondoyer la mante,
Comme un homme blessé qui demande secours.
Croyant voir un mourant se tordre sur la roche,
À pas précipités le voyageur s’approche
Du monstre travesti qui hurle et geint toujours.
Quand il est assez près, la main se change en griffe,
Un long rugissement suit la plainte apocryphe,
Et vingt crocs dans les chairs enfoncent leurs poignards.
– N’as-tu pas honte, Atlas, montagne aux nobles cimes,
De voir tes grands lions, jadis si magnanimes,
Descendre maintenant à des tours de renards?

Лев Атласа

На Атласе (не знаю, истинна ли эта история?)
Есть огромная мела глыба.
С тусклыми уступами под горячим солнцем зона.
Здесь складки своей плащаницы овраги кладут на склоны.
Здесь – огромной усыпальницы дыба,
Скелетов и лысых черепов тонны.
Чтоб привлечь пастуха,
Лев хитрит и финтит,