(с их кружевными косынками и золотыми крестиками; fichu, m; croix, f).

De droite et de gauche, on ne voyait que des ailes qui viraient au mistral par-dessus les pins, des ribambelles de petits ânes chargés de sacs, montant et dévalant le long des chemins; et toute la semaine c’était plaisir d’entendre sur la hauteur le bruit des fouets, le craquement de la toile et le Dia, hue! des aides-meuniers… Le dimanche nous allions aux moulins, par bandes. Là-haut, les meuniers payaient le muscat. Les meunières étaient belles comme des reines, avec leurs fichus de dentelles et leurs croix d’or.

Moi, j’apportais mon fifre, et jusqu’à la noire nuit on dansait des farandoles (я приносил свою флейту, и до темной ночи мы танцевали фарандолу; farandole, f). Ces moulins-là, voyez-vous, faisaient la joie et la richesse de notre pays (эти мельницы, вы видите = как видите, были радостью и богатством нашего края; faire – делать, создавать; быть, представлять собой).

«Malheureusement, des Français de Paris eurent l’idée d’établir une minoterie à vapeur (к несчастью, французам из Парижа пришла мысль установить паровую мукомольню; établir – основывать; устанавливать; minoterie, f – мукомольный завод, мукомольня; vapeur, f – пар), sur la route de Tarascon (на Тарасконской дороге). Tout beau, tout nouveau (что ново, то и мило; tout beau, tout nouveau / tout nouveau, tout beau – что ново, то и мило)! Les gens prirent l’habitude d’envoyer leurs blés aux minotiers (люди взяли в привычку возить свое зерно к мукомолам; habitude, f – привычка; envoyer – посылать, отправлять; minotier, m – владелец мукомольного завода; мукомол), et les pauvres moulins à vent restèrent sans ouvrage (а бедные ветряные мельницы остались без работы; ouvrage, m – работа, труд; дело). Pendant quelque temps ils essayèrent de lutter (некоторое время они пытались бороться), mais la vapeur fut la plus forte (но пар оказался сильнее), et l’un après l’autre, pécaïre! ils furent tous obligés de fermer (и одна за другой, охо-хо, они все были вынуждены закрыться; pécaïre – /уст., обл./ ай-ай! /выражает сострадание/; obligé – обязанный; вынужденный)

Moi, j’apportais mon fifre, et jusqu’à la noire nuit on dansait des farandoles. Ces moulins-là, voyez-vous, faisaient la joie et la richesse de notre pays.

«Malheureusement, des Français de Paris eurent l’idée d’établir une minoterie à vapeur, sur la route de Tarascon. Tout beau, tout nouveau! Les gens prirent l’habitude d’envoyer leurs blés aux minotiers, et les pauvres moulins à vent restèrent sans ouvrage. Pendant quelque temps ils essayèrent de lutter, mais la vapeur fut la plus forte, et l’un après l’autre, pécaïre! ils furent tous obligés de fermer…

On ne vit plus venir les petits ânes (не видать было больше осликов: «не видать было больше, как приходят ослики»)… Les belles meunières vendirent leurs croix d’or (красавицы мельничихи продали свои золотые крестики)… Plus de muscat (ни муската)! Plus de farandole (ни фарандолы)!.. Le mistral avait beau souffler (мистраль дул напрасно; beau – красивый; avoir beau /+ инф./ – напрасно стараться), les ailes restaient immobiles (крылья оставались неподвижны)… Puis, un beau jour, la commune fit jeter toutes ces masures à bas (а потом, в один прекрасный день, община велела снести все постройки; jeter – бросать, кидать; jeter à bas – сбросить, свалить; masure, f – лачуга, жалкий домишко), et l’on sema à leur place de la vigne et des oliviers (и на их месте посадили виноград и оливковые деревья; semer – сеять; vigne, f – виноград, виноградный куст; виноградник; olivier, m – оливковое дерево