Or, un dimanche, comme elle était allée faire un tour aux Champs-Élysées pour se délasser des besognes de la semaine, elle aperçut tout à coup une femme qui promenait un enfant. C’était Mme Forestier, toujours jeune, toujours belle, toujours séduisante.
Mme Loisel se sentit émue. Allait-elle lui parler? Oui, certes. Et maintenant qu’elle avait payé, elle lui dirait tout. Pourquoi pas ?
Elle s’approcha (она подошла ближе; s’approcher – приближаться; подходить поближе; proche – близкий).
– Bonjour, Jeanne (здравствуй, Жанна).
L’autre ne la reconnaissait point (та ее не узнавала; reconnaître), s’étonnant d’être appelée ainsi familièrement par cette bourgeoise (удивляясь, что ее так бесцеремонно назвала эта горожанка; familièrement – фамильярно, вольно, развязно, бесцеремонно; bourgeois, m – буржуа; /уст./ горожанин). Elle balbutia (она прошептала):
– Mais… madame (но… госпожа)!… Je ne sais (я не знаю)… Vous devez vous tromper (вы, должно быть, ошиблись).
– Non. Je suis Mathilde Loisel (нет, я Матильда Луазель).
Elle s’approcha.
– Bonjour, Jeanne.
L’autre ne la reconnaissait point, s’étonnant d’être appelée ainsi familièrement par cette bourgeoise. Elle balbutia :
– Mais… madame !… Je ne sais… Vous devez vous tromper.
– Non. Je suis Mathilde Loisel.
Son amie poussa un cri (ее подруга воскликнула: «испустила крик»):
– Oh !… ma pauvre Mathilde, comme tu es changée (о, моя бедная Матильда, как ты изменилась)!…
– Oui, j’ai eu des jours bien durs, depuis que je ne t’ai vue (да, у меня были очень тяжелые дни, с тех пор как я тебя видела /в последний раз/; dur – твердый; тяжелый, трудный); et bien des misères (и много нужды; misère, f – нищета; нужда)… et cela à cause de toi (и это из-за тебя)!…
– De moi (/из-за/ меня)… Comment ça (как же так)?
Son amie poussa un cri :
– Oh !… ma pauvre Mathilde, comme tu es changée !…
– Oui, j’ai eu des jours bien durs, depuis que je ne t’ai vue; et bien des misères… et cela à cause de toi !…
– De moi… Comment ça ?
– Tu te rappelles bien cette rivière de diamants que tu m’as prêtée pour aller à la fête du Ministère (ты помнишь это брильянтовое ожерелье, которое ты мне одолжила, чтобы пойти на бал в министерство; fête, f – праздник).
– Oui. Eh bien (да, и что)?
– Eh bien, je l’ai perdue (что же, я потеряла его).
– Comment! puisque tu me l’as rapportée (как, ты же принесла мне его обратно; puisque – так как; /в восклицательном предложении/ ведь, же).
– Tu te rappelles bien cette rivière de diamants que tu m’as prêtée pour aller à la fête du Ministère.
– Oui. Eh bien ?
– Eh bien, je l’ai perdue.
– Comment! puisque tu me l’as rapportée.
– Je t’en ai rapporté une autre toute pareille (я тебе принесла другое, точь-в-точь такое же; pareil – подобный, сходный). Et voilà dix ans que nous la payons (и вот десять лет мы за него платили). Tu comprends que ça n’était pas aisé pour nous, qui n’avions rien (ты понимаешь, что это было нелегко для нас, у которых ничего не было; aisé – легкий, удобный)… Enfin c’est fini, et je suis rudement contente (наконец с этим покончено, и я очень довольна; rudement – строго, сурово; очень, здорово; rude – шероховатый, шершавый; суровый, жесткий).
Mme Forestier s’était arrêtée (госпожа Форестье остановилась).
– Tu dis que tu as acheté une rivière de diamants pour remplacer la mienne (ты говоришь, что ты купила брильянтовое ожерелье, чтобы заменить мое)?
– Je t’en ai rapporté une autre toute pareille. Et voilà dix ans que nous la payons. Tu comprends que ça n’était pas aisé pour nous, qui n’avions rien… Enfin c’est fini, et je suis rudement contente.